C’est chaque fois pareil, et c’est chaque fois pire. L’élection présidentielle américaine a montré combien le système des primaires ouvrait une boîte de Pandore. Comme dans la mythologie, tous les maux s’en échappent, sauf l’espoir qui reste au fond. De la campagne qui vient de s’achever, on retiendra bien sûr tous les excès verbaux proférés par Donald Trump, son sexisme, son discours musclé contre les Latinos et, plus largement, contre les immigrés, tout juste bons à se fracasser contre un mur. Comme si un candidat pouvait à ce point nier ce qui a fait le creuset de l’Amérique et du rêve américain : la chance donnée à chacun, d’où qu’il soit, de devenir quelqu’un par sa réussite et sa ténacité. Par sa volonté, précisément, quelles que soient ses origines, d’être avant tout un maillon de la nation américaine. 

Mais, au-delà des outrances électorales dont les États-Unis devront bien se remettre, cette campagne aura montré une terrible fracture dans cet idéal démocratique que l’on croyait inoxydable depuis Tocqueville. Dans le passé, aucun candidat à la Maison-Blanche n’avait à ce point failli dans sa mission première, à savoir rassembler son propre camp. C’est peu dire que Donald Trump aura hérissé bien des républicains par son style et ses propos. Et jamais candidat(e) démocrate n’aura aussi peu enthousiasmé ses électeurs. C’est donc une Amérique désunie qui va offrir son nouveau visage au monde. Un visage contrarié, miné par le doute.  

 

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