L’école est sous haute surveillance. La rentrée 2016 ne ressemblera pas aux autres, puisque le gouvernement a prévu de déployer un dispositif de sécurité exceptionnel, face à une menace terroriste qui l’est tout autant. Continuer à vivre normalement, à enseigner normalement pour les professeurs ? Pas si facile quand la propagande de Daech appelle à les supprimer. C’est pourtant l’école de la République, lieu du sacré laïc, qui peut aider à désamorcer les idées folles et meurtrières semées dans la tête de jeunes en danger de radicalisation. « Ouvrez une école, fermez une prison », plaidait Victor Hugo, convaincu de la force du savoir partagé par tous. Apprendre, apprendre à apprendre, apprendre à développer son sens critique comme à tolérer ce qui est différent, apprendre le proche et le lointain, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, apprendre à distinguer le vrai du faux : le programme scolaire n’est pas libellé en ces termes. Lui incombent pourtant ces missions d’ouverture que seul permet l’apprentissage des connaissances remises dans leur contexte historique, social ou religieux. Mais il est une autre mission de l’école qui sous-tend toutes les autres : insuffler de l’égalité dans une société régie par la compétition. Réduire des fractures, gommer les discriminations, faire plus pour ceux qui ont moins. Car c’est là le mal qui mine les fondements de nos sociétés, cet écart qui se creuse dès l’école et ne cesse de s’aggraver. 

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