Faut-il croire à ces chiffres alarmants qui nous annoncent qu’en 2060, entre 6 et 9 millions de personnes pourraient succomber à la pollution de l’air ? L’enquête de l’OCDE publiée à la veille de l’été a de quoi nous inquiéter quant à ce poison que nos sociétés agricoles – on parle ici d’agriculture intensive – et industrielles concoctent aveuglément. Cette surmortalité touchera surtout l’Asie, la Chine et l’Inde principalement, la Corée du Sud à un degré moindre. Dans les 35 pays de l’OCDE, les victimes de l’air pollué passeraient de 430 000 à 580 000 à l’horizon 2060. L’espoir existe pourtant que ces prédictions ne s’accomplissent pas dans cette proportion. Pour deux raisons majeures. D’abord, à la différence des phénomènes qui affectent le climat, les composés en cause dans la pollution atmosphérique ont une durée de vie très courte, de l’ordre de quelques heures, quand le CO2 ou d’autres gaz à effet de serre peuvent agir deux cents ans ! Une action pour purifier l’air fournit des résultats immédiats, alors que le combat contre le réchauffement est de très longue haleine. Ensuite, nous savons comment obtenir un air meilleur. La panoplie d’initiatives à prendre est large et efficace. À condition de vouloir la déployer. Quant à la Chine et l’Inde, elles devront réaliser que la pollution, mal nécessaire à leur développement, est aussi un frein coûteux pour la santé de leur population… et de leur économie. 

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