« Il faut privilégier les solutions collectives »
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Les particules fines, issues du trafic automobile, du chauffage et de l’industrie, font partie des contaminants de l’air les plus préoccupants. L’appareil respiratoire est leur porte d’entrée dans l’organisme. Elles pénètrent d’autant plus profondément qu’elles sont fines. Leur composition est complexe avec un cœur carboné associé à des métaux et des composés carbonés organiques, comme les hydrocarbures polycycliques, qui sont à l’origine de lésions de l’organisme. Beaucoup de ces polluants atmosphériques génèrent des oxydants, ou radicaux libres, contre lesquels notre organisme sait lutter. Mais l’équilibre du corps est rompu si les expositions toxiques se répètent. On parle de stress oxydant lorsque les défenses sont dépassées par les radicaux libres qui provoquent des lésions cellulaires. Les pathologies les plus répandues sont respiratoires et cardiovasculaires. En fragilisant les muqueuses, l’air pollué favorise l’asthme, les bronchites, les troubles du rythme cardiaque et les thromboses. En octobre 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé officiellement la pollution de l’air extérieur parmi les causes de cancer.
Les polluants atmosphériques sont aussi suspectés d’induire des effets neurologiques et des études épidémiologiques récentes ont montré une association entre l’exposition à la pollution atmosphérique lors de la grossesse et un faible poids à la naissance des nouveau-nés. La présence de particules et de gaz nocifs peut également engendrer des pathologies. Les populations les plus touchées sont les personnes âgées qui souffrent souvent d’autres maladies et sont donc moins aptes à se défendre, ainsi que les enfants dont le système respiratoire n’est pas encore pleinement développé. En vivant dans une zone non polluée, on permet à l’organisme de réparer ses lésions. En revanche, l’élimination des particules fines est longue et celles-ci s’accumulent dans les poumons. Des politiques publiques de réduction de la pollution sont à privilégier, plus que des solutions individuelles dont l’efficacité reste limitée comme l’utilisation d’épurateurs d’air ou le port de masques.
Propos recueillis par LINDA CAILLE
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