La démocratie et l’État de droit ne sont pas armés pour lutter contre le terrorisme. Même l’état d’urgence en cours actuellement en France n’a pas permis d’empêcher le meurtre du commissaire de police et de sa compagne à Magnanville. Ce qui est inquiétant, c’est que les médias nous apprennent que la police connaissait cet individu et qu’il faisait partie des « S ». Il en est de même de l’Américain d’origine afghane qui a perpétré un massacre au club gay à Orlando. Il était connu du FBI et rien n’a été fait pour anticiper ce qu’il allait entreprendre. 

Il faut « entrer » dans la tête de ces individus qui sont décidés à anéantir non seulement des gens, mais leur mode de vie, leur liberté, leur singularité. Il faut aussi revenir aux textes religieux et en faire une lecture littérale, c’est-à-dire wahhabite, comme ils le font eux-mêmes, pour apprendre que l’islam condamne l’homosexualité et lui réserve le pire des châtiments. 

Que dit l’islam ? Il ne laisse place à aucune ambiguïté. 

Quatre versets dans trois sourates la rejettent en la comparant à une « aberration », « un crime », « une turpitude » qu’il faut très sévèrement punir. En plus de la justice exercée par les hommes à l’encontre des homosexuels, il y a celle de Dieu : l’homosexuel est maudit, rejeté ; Dieu ne posera pas ses yeux sur ce « pécheur et ce criminel ». Aucune miséricorde ne sera accordée à celui qui va contre la loi de Dieu.

L’islam considère l’homosexualité comme un crime bien plus grave que l’adultère et les relations avant le mariage. Pire que tout, unir deux hommes est considéré comme une révolte contre Dieu, une désobéissance intolérable. Ce « crime » est puni par la lapidation, ou toute autre peine capitale, car il introduit dans la cité des pratiques qui remettent en question, non pas la nature, mais l’ordre décidé par Dieu. Cette « décadence » des mœurs est jugée comme un égarement défiant l’ordre divin. 

Le Coran parle de Loth, le personnage de la Genèse, en ces termes : « Souvenez-vous de Loth ! Il dit à son peuple : “Vous livrez-vous à cette abomination que nul parmi les mondes n’a commise avant vous ? Vous vous approchez des hommes de préférence aux femmes pour assouvir vos passions. Vous êtes un peuple pervers” » (sourate VII, verset 81). Le verset suivant est encore plus clair : « La seule réponse de son peuple fut de dire : “Chassez-les de votre cité ; ce sont des gens qui affectent la pureté.” » 

Cette notion de pureté est essentielle dans l’islam car c’est ce qui conditionne l’accomplissement de la prière, du jeûne du ramadan et du pèlerinage à La Mecque. La pureté, ou purification, est la base de toute pratique de la foi musulmane. C’est pour cela que les petites ablutions sont obligatoires avant la prière, et les grandes (laver tout le corps) après l’acte sexuel. Or l’homosexuel est celui qui, même s’il se lave, reste impur intérieurement. Il ne peut être un musulman du fait que la souillure principale vient de sa rébellion contre Dieu. Dans la sourate XXVII, la parole coranique revient là-dessus : « Chassez de votre cité la famille de Loth : voilà des gens qui affectent la pureté. » L’adjectif louate en arabe désigne le dragueur homosexuel. 

Les codes civils de certains pays musulmans parlent de « pratique contre-nature », punie de prison. Certains vont jusqu’à la peine capitale. En Iran, l’homosexuel est soumis à la flagellation et s’il persévère, à la troisième récidive, il est condamné à mort. Au Nigeria, la peine capitale est prévue pour les homosexuels. Le Coran ne parle pas de nature, mais de rébellion contre la volonté divine, un peu comme le fait d’attenter à sa vie. Le suicide est condamné parce qu’il est perçu comme un défi à l’ordre divin. 

Le Coran parle surtout de l’homosexualité masculine. La féminine est évoquée mais elle n’est pas si sévèrement réprimandée. Le Dictionnaire du Coran, paru chez Robert Laffont sous la direction de Mohammad Ali Amir-Moezzi, nous informe que « la punition des femmes coupables de tribadisme (sihâq) est à la discrétion des autorités ». De même il est question de l’amour des éphèbes (amrad) et des travestis, parce qu’ils sont efféminés (mukhannath). Cet amour est une adoration, pas un accouplement. Il est platonique et du domaine de l’esthétique.

Tout cela, le tueur d’Orlando le savait. Il a pris au pied de la lettre les versets concernant cette pratique sexuelle. Il a exécuté ceux que Dieu rejette hors de sa miséricorde. Ce terrorisme-là rappelle évidemment la tragédie du 13 novembre 2015 où les tueurs ont voulu anéantir le mode de vie libre et festif de la jeunesse occidentale. 

Le message que nous adresse Daech est simple : l’Occident est dans la décadence et défie la toute-puissance de Dieu. Célébrer le mariage entre deux personnes du même sexe est considéré par la plupart des religieux comme une rébellion contre l’ordre et la volonté de Dieu. Les tueurs ne sont surtout pas des fous. Ce sont des gens déterminés à « purifier » un monde souillé par une liberté qui permet toutes les « aberrations ». Les considérer comme des fous, c’est une façon d’atténuer la gravité de leurs actes. 

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